Un décret et un arrêté sont venus fixer de nouvelles obligations concernant la prévention du risque de chaleur intense et de canicule.
Jusqu’à présent, le Code du travail prévoyait que les locaux fermés affectés au travail sont :
Désormais il est prévu qu’en toute saison, ces locaux soient maintenus à une température adaptée compte tenu de l'activité des travailleurs et de l'environnement dans lequel ils évoluent. En cas d'utilisation d'un dispositif de régulation de température, celui-ci ne doit émettre aucune émanation dangereuse.
Autre modification : l'employeur avait une obligation, dans la mesure du possible, de protéger les locaux contre les conditions atmosphériques. L’obligation se renforce puisque la mention dans la mesure du possible est supprimée.
L’employeur avait l’obligation de fournir de l'eau potable et fraîche pour la boisson. Désormais il doit en fournir pour se désaltérer mais aussi se rafraîchir.
Bon à savoir : Dans le BTP, lorsqu'il est impossible de mettre en place l'eau courante, la quantité d'eau mise à disposition à cette fin est d'au moins 3 litres par jour par travailleur.
Il est aussi prévu qu’en cas de chaleur intense, l’employeur prévoit un moyen pour maintenir au frais, tout au long de la journée de travail, l'eau destinée à la boisson, à proximité des postes de travail, notamment pour les postes de travail extérieurs.
L'employeur détermine, après consultation du CSE les conditions dans lesquelles les équipements de protection individuelle sont mis à disposition et utilisés, notamment celles concernant la durée de leur port. Il faut notamment prendre en compte les performances des EPI en cause. Désormais, il faut aussi tenir compte des conditions atmosphériques.
L'épisode de chaleur intense est défini par référence à un dispositif développé par Météo-France pour signaler le niveau de danger de la chaleur. Un arrêté a été publié pour préciser ce dispositif.
On distingue 4 niveaux de couleur :
La canicule proprement dite est atteinte en cas de vigilance orange ou rouge. L’épisode de chaleur intense concerne lui les niveaux jaune, orange et rouge.
Les périodes de canicule (vigilance orange ou rouge) constituent des conditions atmosphériques ouvrant droit au bénéfice de l'indemnisation des arrêts de travail en raison des intempéries dans les entreprises du bâtiment et des travaux publics. Voir notre article à ce sujet.
Le Code du travail intègre désormais expressément l’obligation d'intégrer le risque de chaleur intense au document unique. Le plan de prévention, le plan général de coordination et le plan particulier de sécurité et de protection de la santé doivent aussi tenir compte des risques liés à la chaleur intense.
Il est ainsi prévu que l'employeur évalue les risques liés à l'exposition des travailleurs à des épisodes de chaleur intense, en intérieur ou en extérieur.
Lorsque l'évaluation identifie un risque d'atteinte à la santé ou à la sécurité des travailleurs, l'employeur définit les mesures ou les actions de prévention. Pour réduire les risques, il est notamment possible de :
Toutes ces mesures sont adaptées en cas d’intensification de la chaleur.
Lorsqu’un travailleur est particulièrement vulnérable aux risques liés à l'exposition aux épisodes de chaleur intense (âge, état de santé…) l'employeur doit adapter, en liaison avec le service de prévention et de santé au travail, les mesures de prévention.
Autre obligation : celle de définir les modalités de signalement de toute apparition d'indice physiologique préoccupant, de situation de malaise ou de détresse, ainsi que celles destinées à porter secours, dans les meilleurs délais, à tout travailleur et, plus particulièrement, aux travailleurs isolés ou éloignés. Les travailleurs doivent en être informés.
L'inspection du travail, avant de dresser un procès-verbal pour le non-respect de certaines obligations, met l'employeur en demeure de se conformer aux règles.
Il est précisé qu’une mise en demeure peut désormais être adressée pour définir des mesures ou actions de prévention du risque professionnel lié à l'exposition aux épisodes de chaleur intense. Le délai d’exécution minimum est de 8 jours.
Votre employeur doit mettre en oeuvre toutes ces nouvelles règles d’ici le 1er juillet 2025.
A lire également : Fortes chaleurs : le CSE doit discuter avec l’employeur de la prévention.
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