Certains salariés devaient avoir un entretien professionnel en 2025. En tant que CSE, vous devez d’ailleurs vous voir remettre un certain nombre d’informations à ce sujet. Mais la loi du 25 octobre 2025 sur les seniors et le dialogue social transforme l’entretien professionnel en entretien de parcours professionnel et ce dès le 26 octobre 2025 dans une partie des entreprises. Qu’en est-il donc vraiment ?
L’entretien professionnel, c’est le dispositif qui existait jusqu’à présent. Son but,c’est d’envisager les perspectives d’évolution professionnelle du salarié, notamment en termes de qualification et d’emploi et d’identifier les formations qui peuvent l’aider dans cette évolution. Cet entretien concerne tous les salariés, quels que soient l’effectif de l’entreprise ou le type de contrat.
A noter : A cette occasion, le salarié doit obtenir des informations sur :
L’entretien de parcours professionnel, c’est le dispositif qui va remplacer l’entretien professionnel. Il vise également à faire le point sur le parcours professionnel du salarié et à identifier ses besoins de formation. Il y a néanmoins de grosses différences avec l’entretien professionnel que ce soit sur le contenu ou la périodicité. Plus d'informations à ce sujet avec notre article Entretien professionnel : remplacé par l’entretien de parcours professionnel dès le 26 octobre 2025 !
L’entretien d’évaluation quant à lui est complètement différent et n’a pas du tout le même objectif l puisqu’il vise à évaluer, apprécier, les compétences du salarié.
Si on regarde les règles applicables avant la loi du 25 octobre 2025, tous les salariés n’ont pas le droit à un entretien professionnel en 2025.
L’entretien professionnel est en effet un rendez-vous qui ne revient pas forcément tous les ans. Si aucun accord collectif ne fixe de périodicité, l’entretien professionnel est en principe organisé tous les 2 ans. Au bout de 6 ans, cet entretien s’accompagne d’un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel du salarié qui permet d’identifier que le salarié a bénéficié de certaines actions (de formations notamment).
Un salarié doit aussi se voir proposer un entretien professionnel, quel que soit le délai qui s’est écoulé depuis le dernier, à l’issue de certaines absences ou événements (et même avant parfois). Voici les principaux cas :
Concrètement, un salarié devait donc se voir proposer un entretien professionnel en 2025 si un tel événement s’est produit ou si son dernier entretien remonte à 2023 (sauf accord collectif fixant une autre périodicité).
Concrètement, aujourd’hui l’entretien de parcours professionnel a remplacé l’entretien professionnel et ce depuis le 26 octobre 2025. Sauf dans les entreprises qui appliquent un accord collectif d’entreprise ou de branche portant sur la périodicité des entretiens professionnels. Pour ces entreprises, rien ne change avant le 1er octobre 2026 donc en attendant, les entretiens professionnels imposés en 2025 doivent bien avoir lieu.
Pour les autres entreprises en revanche, il semble qu’il faille déjà bien passer à l’entretien de parcours professionnel. Pour cet entretien, la périodicité est en principe tous les 4 ans.
Sachant que pour les nouveaux embauchés, même si la rédaction de la loi est ambiguë, il semble que le salarié ait droit à cet entretien au cours de la première année suivant son embauche.
Il est étonnant qu’aucune phase transitoire n'ait été prévue pour savoir comment articuler en pratique la fin des entretiens professionnels et le passage aux entretiens de parcours professionnels. On peut imaginer que certains RH vont être perdus et vont préférer faire passer un entretien professionnel en attendant des précisions. D’autant que l’entretien professionnel est parfois même inscrit dans le contrat de travail.
Dans tous les cas, on imagine mal les salariés qui avaient le droit à un entretien en 2025 ne rien avoir...
On peut espérer que le ministère du Travail donne prochainement des explications via un QR par exemple.
Si votre entreprise compte au moins 50 salariés, vous deviez jusqu’à présent recevoir des informations sur la mise en œuvre des entretiens professionnels et de l'état des lieux récapitulatif au titre de la consultation sur la politique sociale, les conditions de travail et l’emploi (c’est obligatoire sauf accord collectif différent).
L’information sur le nombre de salariés bénéficiaires de l’entretien professionnel remontait aussi, à défaut d’accord, dans la BDESE (rubrique investissement social pour les entreprises de moins de 300 salariés). Vous deviez aussi y trouver des informations sur le nombre de salariés qui bénéficient d’un abondement suite à l’entretien-bilan des 6 ans et la somme totale versée par l’employeur à ce titre.
Des données importantes pour vous permettre de vérifier que les salariés se voient bien proposer ce rendez-vous.
Tout manque d’information à ce sujet constituant un délit d’entrave à votre fonctionnement.
Avec la nouvelle loi, il est bien prévu que la BDESE intègre un bilan de la mise en œuvre des actions de formation entreprises à l’issue des entretiens de parcours professionnel. Le contenu supplétif de la BDESE devra en revanche être modifié par décret (voir notre article BDESE : nouvelle information à venir sur les entretiens de parcours professionnel).
De leur côté, les salariés qui ne se sont pas vu proposer l’entretien professionnel peuvent réclamer des dommages et intérêts à l’employeur dès lors que son absence leur a causé un préjudice. Plusieurs décisions de justice ont en effet été rendues à ce sujet et la nécessité de démontrer un préjudice pour être indemnisé semble faire consensus. Il devrait en être de même pour l’entretien de parcours professionnel.
L’absence d’entretien professionnel ou désormais d'entretien de parcours professionnel ou l’identification lors de l’entretien-bilan du fait que le salarié n’a pas bénéficié d’au moins une formation autre qu’une formation obligatoire, déclenche aussi un abondement de son CPF (uniquement dans les entreprises d’au moins 50 salariés).
Certains salariés de votre entreprise ont des questions sur l’entretien de parcours professionnel ou souhaitent défendre leurs droits ? Contactez l’équipe Qiiro.
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