Refus d’un CDI après un CDD : nouvelle décision du Conseil d’Etat

Article rédigé par Anne-Lise Castell
Mis à jour le 7 août 2025

Un refus de CDI par un salarié en CDD ou en intérim doit dans certains cas, être signalé par l’employeur à France Travail. Avec le risque pour le salarié de perdre ses droits au chômage. Une mesure que les syndicats ont tenté en vain de contester.

Quelques rappels sur l’obligation de signalement d’un refus de CDI et le risque de perte des droits à chômage

Cette obligation concerne uniquement une proposition de CDI sur le même emploi ou un emploi similaire. Elle est issue d’une loi du 21 décembre 2022 (n° 2022-1598) mais n’a démarré qu’en janvier 2024 après publication d’un décret et d’un arrêté.

L’employeur dispose ainsi d’un délai d’un mois pour signaler le refus à France Travail via un portail dédié. Sachant que si sur un délai de 12 mois, le salarié refuse au moins 2 propositions de CDI, il risque de perdre son droit aux allocations chômage.

Notez que cette obligation de signalement ne s’accompagne d’aucune sanction.

Plus d’informations sur cette règle avec notre article : Refuser un CDI après un CDD : 2 lourdes conséquences.

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Quand le Conseil d’Etat valide le dispositif…

Cette nouveauté 2024 a fait bondir les syndicats.

Fin mai 2024, la CGT-FO a demandé au Conseil d’Etat de renvoyer au Conseil constitutionnel la question de la conformité aux droits et libertés garantis par la Constitution de cette mesure. On parle de question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

Mais le Conseil d’Etat a refusé.

La question n’est en effet pas nouvelle. Le Conseil constitutionnel a déjà déclaré ces dispositions conformes dans une décision ancienne (décision n° 2022-844 DC du 15 décembre 2022).

Le Conseil d’Etat souligne également que l'obligation de notification qui incombe à l'employeur est, par elle-même, sans effet sur les droits du salarié bien qu’il puisse ensuite y avoir des effets sur les droits à chômage. Le syndicat ne peut donc pas soutenir qu’il y a méconnaissance de l'égalité des salariés devant la loi ou une atteinte excessive à la liberté d'entreprendre ou à la liberté contractuelle des salariés.

D’autres syndicats ont déposé conjointement une requête en annulation devant le Conseil d’Etat portant sur le décret et l'arrêté d'application de la loi. Le Conseil d’Etat a rendu une décision à ce sujet le 18 juillet 2025. Et là encore la demande des syndicats n’a pas abouti. Le Conseil d’Etat relève :

  • que le salarié a un délai raisonnable pour se prononcer sur la proposition de contrat à durée indéterminée ;
  • qu’il est informé par l'opérateur France Travail des conséquences de son refus sur l'ouverture de ses droits à l'allocation d'assurance chômage ;
  • que seules les propositions de contrat à durée indéterminée qui portent sur un emploi identique ou similaire peuvent être prises en compte.

Il n’y a donc aucune atteinte à une liberté fondamentale et la règle va donc continuer de s’appliquer.

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Des questions sur ce dispositif ? L’équipe Qiiro est à votre disposition.

Références
  • Conseil d'Etat, 1re - 4e chambres réunies, 18 juillet 2025, n° 492244
  • Conseil d'Etat, 1re - 4e chambres réunies, 24 juillet 2024, n° 492249
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