Périodes de reconversion : un nouveau dispositif applicable au 1er janvier 2026

Article rédigé par Anne-Lise Castell
Publié le 3 novembre 2025

A compter du 1er janvier 2026, les salariés pourront bénéficier d'une période de reconversion. Ce dispositif va remplacer la PRO-A et les Transco. Voyons à qui la période de reconversion s’adresse et comment les syndicats ou le CSE peuvent être amenés à intervenir lors de la négociation de ce dispositif.

Les principales modalités de la période de conversion

La période de conversion s’adresse à tout salarié souhaitant bénéficier d'une mobilité professionnelle au sein de l'entreprise ou dans une autre entreprise.

Elle a pour objet l'acquisition d'une qualification ou d'un ou de plusieurs blocs de compétences.

Pour une période de reconversion interne à l'entreprise, les modalités d'organisation de cette période, notamment sa durée, font l'objet d'un accord écrit. Pendant la période de reconversion, le contrat de travail est maintenu et le salarié perçoit sa rémunération sans modification.

Pour une période de reconversion externe, le contrat de travail est suspendu. Un accord écrit détermine les modalités de la suspension du contrat, notamment sa durée ainsi que les modalités d'un éventuel retour anticipé du salarié en cas de rupture de la période d'essai dans l'entreprise d'accueil. Cette période prend la forme d’un CDI ou d’un CDD d’au moins 6 mois.

Si le salarié et l'employeur de l'entreprise d'accueil souhaitent poursuivre leurs relations contractuelles, le contrat de travail avec l'entreprise d'origine est rompu selon les règles de la rupture conventionnelle ou d'un commun accord pour un CDD.

Sinon, le salarié retrouve dans l'entreprise d'origine son poste initial ou un poste équivalent avec une rémunération au moins équivalente.

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La durée des actions de formation mentionnées est normalement comprise entre 150 heures et 450 heures, réparties sur une période ne pouvant excéder 12 mois, mais il y a des exceptions.

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Possibilité de négociation

Un accord d'entreprise ou de branche peut préciser les modalités de mise en œuvre de la période de reconversion, notamment :

  • sa durée ;
  • les certifications permettant d'en bénéficier ;
  • ainsi que les salariés prioritaires.

Les périodes de reconversion externe sont mises en oeuvre dans le cadre des accords collectifs sur la GEPP ou la rupture conventionnelle collective. Toutefois des règles particulières s’appliquent :

1/Ainsi, dans les entreprises de 50 à moins de 300 salariés pourvues d'un délégué syndical, l'employeur engage une négociation collective dès lors qu'au moins 10 % de l'effectif de l'entreprise a vocation à bénéficier d'une période de reconversion externe sur une période de 12 mois à compter de la date de début de la négociation. Si, à l'expiration d'un délai de 3 mois, aucun accord n'est conclu, un procès-verbal de désaccord est établi dans les conditions définies et l'employeur peut définir unilatéralement les modalités de la période de reconversion externe.

2/Dans les entreprises d'au moins 300 salariés ainsi que dans les entreprises et les groupes d'entreprises de dimension communautaire comportant au moins un établissement ou une entreprise d'au moins 150 salariés en France, l'employeur est obligé de passer par la voie de la négociation.

3/ Dans les entreprises de moins de 50 salariés et les entreprises de 50 à moins de 300 salariés dépourvues d'un délégué syndical, l'employeur peut fixer unilatéralement la période de reconversion externe. Mais le CSE est obligatoirement consulté.

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L'accord (ou à la décision unilatérale le cas échéant) doit porter sur :

  • la prise en charge de l'écart éventuel de rémunération du salarié dont le contrat de travail est suspendu pendant la période de reconversion professionnelle externe ;
  • les conditions dans lesquelles la durée de la période de reconversion professionnelle et des actions de formation mentionnée peut être augmentée ;
  • le montant des indemnités versées au titre de la rupture du contrat de travail du salarié bénéficiant d'une période de reconversion professionnelle (qui ne peut être inférieur à celui des indemnités légales) ;
  • les conditions dans lesquelles les frais pédagogiques des actions peuvent être pris en charge en tout ou partie, avec l'accord du salarié, par la mobilisation de son CPF.
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Financement

Les actions de formation sont financées par l’OPCO. Elles peuvent faire l'objet d'un cofinancement par la mobilisation du CPF du salarié, avec son accord. Sachant que pour une période de reconversion interne, le montant des droits mobilisés ne peut excéder la moitié des droits inscrits sur le CPF du salarié. Pour une période de reconversion externe, il n’y a pas de limite.

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L’OPCO prend en charge les frais pédagogiques des périodes de reconversion. Il peut aussi financer les frais annexes et la rémunération des salariés bénéficiant d'une période de reconversion, sous réserve de la conclusion d’un accord collectif.

Date d’application

Ce nouveau dispositif va remplacer :

  • le dispositif de reconversion ou promotion par alternance (Pro-A) ;
  • et le dispositif Transitions collectives (Transco) ;

Il doit s’appliquer dès le 1er janvier 2026 sachant qu’un décret d’application est attendu.

Les anciens dispositifs continueront de s'appliquer s'agissant des avenants qui précisent la durée de la reconversion ou de la promotion par l'alternance et qui sont conclus avant le 1er janvier 2026.

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Références
  • Loi n° 2025-989 du 24 octobre 2025 portant transposition des accords nationaux interprofessionnels en faveur de l'emploi des salariés expérimentés et relatif à l'évolution du dialogue social, art. 11, JO du 25
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