Une étude du Crédoc nous donne des enseignements utiles sur les points positifs de la semaine de 4 jours mais aussi les difficultés liées.
La semaine de 4 jours, on en parle beaucoup. En début d’année, le Premier ministre a d’ailleurs annoncé le lancement d'une expérimentation de la semaine en 4 jours dans l'ensemble des ministères (sans réduction du temps de travail).
Mais si on regarde les chiffres et aussi du côté du secteur privé, le dispositif est encore marginal. Selon le ministère du Travail, environ 10 000 salariés l’expérimentaient début 2023.
Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) nous donne plusieurs données dans son étude :
Les ¾ d’entre eux travaillent à temps plein et 67 % travaillent 35 heures ou plus par semaine. Ce sont en grande partie des salariés du public.
Un actif sur 2 est favorable à réduire le nombre de jours travaillés à 4 jours par semaine sans réduire le temps de travail.
Quels sont les principaux intérêts perçus ?
Les familles monoparentales (65 %) et les femmes (54 %) sont particulièrement sensibles à cet argument.
Bon à savoir : Seules 9 % des personnes interrogées n’y voient aucun avantage.
Et au niveau des inconvénients ?
Ce qui est cité en premier, c’est le risque d’un rythme difficilement soutenable, la fatigue liée à l’allongement des journées de travail (craint par un tiers des personnes interrogées).
Sont aussi mentionnées :
Les DRH interrogés remontent un autre inconvénient qui n’est pas toujours identifié par les salariés : le fait de bénéficier de moins de titres restaurant. Contrebalancé toutefois, s’agissant des salariés motorisés, par les économies de carburant.
Du coté des employeurs, on trouve comme avantage à la semaine de 4 jours :
Bon à savoir : Il ressort aussi, d’un retour d’expérience, que le passage à la semaine de 4 jours avec réduction du temps de travail (de 35h à 32h) est à l’origine de la baisse du turn-over mais aussi de la baisse de l’absentéisme et des accidents du travail dans l’entreprise. Difficile toutefois pour le moment d’en tirer une généralité faute de données suffisantes dans le temps.
Au niveau du négatif, la fatigue occasionnée par l’étirement des journées de travail est aussi soulignée. Autre crainte : une complexification dans la gestion des plannings de salariés ; les jours libérés s’ajoutent au télétravail lorsqu’il est maintenu, aux congés et aux autres absences. Et plus largement une plus grande charge mentale et plus de stress pour les managers.
L’étude souligne aussi qu’il y a des enjeux au niveau de l’équité. En premier lieu entre les salariés d’une même entreprise qui « peuvent tenter l’aventure » et ceux sont écartés (salariés en horaires atypiques, managers…).
Des craintes sont aussi formulées pour les familles monoparentales qui ne peuvent déléguer certaines tâches. Les personnes en situation de handicap ou de maladie chronique pourraient également être empêchées dans leur suivi médical.
L’étude conclut sur l’importance de la base du volontariat des salariés, pour garantir l’accès et le maintien dans l’emploi de plusieurs catégories d’actifs.
On le voit le passage à la semaine de 4 jours n’est pas sans conséquences et le CSE doit être vigilant sur les répercussions pour les salariés. Si vous avez la moindre question à ce sujet, notamment sur le fait d’être associé à la mise en place de la semaine de 4 jours, Qiiro est à votre disposition.