Les images issues d’un dispositif de vidéosurveillance peuvent, sous certaines conditions, être utilisées par l’employeur dans le cadre d’une procédure disciplinaire. Cela implique notamment une information préalable des salariés et du CSE sur le recours à la vidéosurveillance. Notez que le salarié ne peut pas se servir du fait de ne pas avoir vu les images s’il ne l’a pas demandé.
Un système de vidéosurveillance peut être utilisé par l’employeur pour remonter des preuves en cas de litige.
La preuve sera licite dès lors que l’employeur a bien suivi les règles pour mettre en place la vidéosurveillance. Cela implique notamment :
Il faut aussi que le recours à la vidéosurveillance soit justifié par la nature de la tâche à accomplir et proportionné au but recherché.
La CNIL considère qu’un employeur ne peut pas installer des caméras dans ses locaux sans définir un objectif, qui doit être légal et légitime. La vidéosurveillance peut par exemple être installée à des fins de sécurité des biens et des personnes, à titre dissuasif ou pour identifier les auteurs de vols.
Attention, même si l’employeur n’a pas suivi toutes ces règles, il n'est pas dit que la preuve issue de la vidéosurveillance ne pourra pas être utilisée. Les juges acceptent désormais, dans certains cas, d’étudier des preuves illicites si c’est la seule solution pour prouver des faits et que l’éventuelle atteinte à la vie privée ne soit pas trop importante (voir notre article Vidéosurveillance ou enregistrement clandestin : même si la preuve est obtenue de façon déloyale, elle peut servir !).
Une affaire récente a concerné un salarié opérateur de sûreté chargé du contrôle des bagages lors du passage au rayon X. Il a été licencié pour ne pas avoir contrôlé un bagage, attesté par un enregistrement vidéo. Il discutait la tête complètement retournée. Le salarié conteste avec deux arguments :
Mais ici les juges relèvent :
Conclusion : les moyens de preuve tirés de l'exploitation des images captées et enregistrées le jour des faits étaient recevables.
Ici la faute grave a été reconnue malgré les 16 ans d’ancienneté du salarié. Les juges ont souligné que le filtrage systématique faisait partie des missions contractuelles essentielles du salarié qui concouraient à garantir la sécurité du personnel, des passagers et des installations.
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