Lorsque l’employeur commet des manquements graves qui rendent impossible la poursuite du CDI, le salarié peut prendre acte de la rupture du contrat de travail. Si cette prise d’acte est justifiée, et s’agissant d’un salarié protégé, cela produit les effets d’un licenciement nul. Attention toutefois, en cas de mandat extérieur, à bien informer l’employeur de l'existence de ce mandat avant la prise d'acte.
Un salarié peut prendre “acte de la rupture du contrat de travail” aux torts de l’employeur en saisissant le conseil de prud’hommes lorsque l’employeur commet des manquements graves (par exemple, non paiement du salaire).
Les juges ont deux possibilités :
La Cour de cassation a précisé en 2024 que pour juger de l’existence du statut protecteur, on regarde le statut à la date de la prise d’acte.
Peu importe que les manquements aient eu lieu en partie avant l'obtention par le salarié du statut protecteur.
Dans une affaire du 3 septembre 2025, elle apporte une nouvelle précision s’agissant d’un salarié protégé par un mandat extérieur. Ainsi, pour se prévaloir de la protection, il faut informer l’employeur de l’existence du mandat (ou rapporter la preuve qu’il en avait connaissance) au plus tard :
Dans cette affaire, le salarié a bénéficié d’un mandat de défenseur syndical qui a pris fin le 31 juillet 2020 ; il a de nouveau bénéficié d’un mandat de défenseur syndical à partir du 3 août et a pris acte de la rupture du contrat de travail par lettre du 4 août 2020.
Autrement dit, il avait bien un mandat extérieur à la date de la prise d’acte. Mais il a oublié d’en informer son employeur. Or ici l’employeur n’a eu connaissance du renouvellement du mandat syndical du salarié que le 11 août 2020 par lettre de l’administration.
La Cour de cassation en déduit que le salarié qui ne démontrait pas avoir informé l'employeur de son mandat de défenseur syndical, extérieur à l'entreprise, au plus tard au moment de la notification de la prise d'acte, le 4 août 2020, date de la rupture du contrat de travail, n'était pas fondé à se prévaloir du statut protecteur de son mandat.
Des questions sur la prise d’acte ? Qiiro peut vous renseigner.
Les informations contenues sur ce site web sont fournies à titre informatif et ne constituent en aucun cas un avis juridique. Elles sont basées sur l'état actuel du droit et des pratiques en vigueur.
Ces informations ne sauraient être interprétées comme une consultation ou un conseil juridique. Seuls les professionnels du droit habilités à exercer peuvent fournir de tels services.
L'éditeur de ce site web ne saurait être tenu responsable de l'utilisation qui pourrait être faite des informations présentes. Il est fortement recommandé de consulter un avocat pour toute question juridique spécifique ou pour obtenir un conseil adapté à votre situation personnelle.